Sarcelles s’engage auprès des Arméniens du Haut-Karabagh

Un article exceptionnel du Parisien revient sur les raisons de l’engagement de Sarcelles et de son maire François Pupponi pour la paix, la justice et la démocratie dans le Sud-Caucase.

Déjà signataire d’une charte d’amitié, le député-maire PS François Pupponi a décidé d’accueillir en 2018 une semaine culturelle consacrée à cette région indépendantiste.

Article du Parisien du 31 juillet 2017 - Sarcelles s’engage auprès des Arméniens du Haut-Karabagh
Article du Parisien du 31 juillet 2017 – Sarcelles s’engage auprès des Arméniens du Haut-Karabagh

C’est une enclave largement méconnue du grand public. Pas même reconnue par les pays membres de l’ONU. Pourtant, plusieurs villes françaises, dont Sarcelles, ont signé des chartes d’amitié avec des communes de la République d’Arstakh, région indépendantiste du Haut-Karabakh. Pour la première fois, une semaine culturelle consacrée à cette province arménienne rattachée à l’Azerbaïdjan en 1921 par Staline, sera même organisée en mars 2018 à Sarcelles. Un geste fort de soutien à cette région de 149 000 habitants, proche de l’Arménie, autoproclamée indépendante en 1991 lors de la chute de l’URSS. Mais l’Azerbaïdjan revendique ce territoire et n’apprécie pas l’initiative de Sarcelles.

Pourquoi un tel engagement de la municipalité sarcelloise ? « On est face à un conflit qui dure depuis très longtemps (NDLR : 27 ans). Il y a régulièrement des morts. L’année dernière, il y en a eu 200, réagit François Pupponi, député-maire (PS) de Sarcelles et membre du groupe d’amitié France-Arménie. Dans notre ville, historiquement, nous accueillons les minorités. Et on apporte notre soutien quand les revendications sont justes, légitimes. Le Haut-Karabakh se bat pour sa liberté d’expression, pour la démocratie. »

François Pupponi, député-maire (PS) de Sarcelles, avait participé en 2015 aux journées françaises organisées au Haut-Karabagh.
François Pupponi, député-maire (PS) de Sarcelles, avait participé en 2015 aux journées françaises organisées au Haut-Karabagh.

Ces journées culturelles vont donc être l’occasion de présenter ce pays autrement que par le conflit. « Bien sûr, cela fait partie de notre histoire et on ne peut l’effacer. Mais la nouvelle génération qui grandit au Karabakh vit avec son temps, ses aspirations, ses rêves… C’est elle qui nous pousse aujourd’hui à rompre avec le passéisme et à organiser ces journées de l’Arstakh », explique Hovhannès Guévorkian, représentant de la République du Haut-Karabagh en France.

En 2015, des journées françaises avaient été organisées dans cette région grande comme un département français. François Pupponi s’y était rendu. L’occasion de visiter également Martakert, ville amie de Sarcelles. « C’est une très belle culture. Nous allons pouvoir sensibiliser les Sarcellois à ce qui s’y passe. Après, chacun pourra se faire sa propre opinion, insiste le maire. Mais c’est important de le faire. » Chaque année, des subventions, « environ 10 000 € par an » précise l’élu, sont votées pour « soutenir les besoins économiques sociaux et éducatifs » de cette région indépendantiste.

Bien que le programme de la future semaine culturelle soit en cours de réalisation, quelques projets sont arrêtés. « Sarcelles accueillera une exposition de photographies, un film de 12 minutes sur la société réalisé par Arnaud Khayadjanian, réalisateur français d’origine arménienne. Il est fort probable que la ville accueille aussi un concert… Une conférence didactique sur ce qu’est le Karabakh est également prévue », détaille Hovhannès Guévorkian.

Au-delà de ces festivités, cette programmation représente un engagement de taille. « C’est une joie pour nous, confirme Hovhannès Guévorkian. Ce sont des liens privilégiés que nous voulons maintenir et je remercie les élus, dont fait partie François Pupponi, qui œuvrent en faveur de la paix, de la justice et de la démocratie dans notre pays. »