Le Parlement européen et Interpol calment les prétentions de l’Azerbaïdjan sur l’Artsakh

Le Parlement européen
Le Parlement européen

Le Parlement européen a adopté ce mercredi 5 juillet une résolution « à l’intention du Conseil sur la soixante-douzième session de l’Assemblée générale des Nations Unies ». Au premier paragraphe de cette résolution afférent aux questions de « paix et de sécurité », le Parlement européen enjoint le Conseil à « soutenir et relancer les efforts diplomatiques déployés pour parvenir à un règlement pacifique et durable de ces conflits en cours et de longue durée, ainsi que du conflit affectant la région du Haut-Karabagh » sur la base du respect « sur le terrain, des droits de l’homme, de l’intégrité territoriale, du non-recours à la force ainsi que de l’égalité de droits des peuples et leur droit à disposer d’eux-mêmes ».

Le Cercle d’Amitié souligne que ce paragraphe distingue clairement la situation relative à la République d’Artsakh (ex-Haut-Karabagh) d’autres différends avec lesquelles elle est parfois amalgamée.

« La situation est clairement différente et il est encourageant que le Parlement européen l’ait réalisé et l’ait correctement exprimé » a précisé François Rochebloine, le Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh ; « La République d’Artsakh a en effet fait sécession de l’URSS par un processus d’autodétermination pleinement conforme avec le Droit international » a-t-il expliqué en regrettant que « l’Azerbaïdjan continue de ne pas respecter les termes de quatre résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU à ce sujet ».

L’Azerbaïdjan a réagi très violemment à ce vote en émettant des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre de trois parlementaires européens, M. Jaromir Stetina (République Tchèque), de Mme Eleni Theocharous (Chypre) et de M. Frank Engel (Luxembourg), qui avaient visité l’Artsakh. Cette démarche du régime de Bakou a été fermement rejetée par Interpol.

« Il est scandaleux que l’Azerbaïdjan tente d’instrumentaliser Interpol et les institutions internationales pour tenter d’étendre sa politique de terreur à l’étranger et notamment à l’encontre de parlementaires de nos démocraties » s’est insurgé Guy Teissier, vice-Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh. « En tant que membre de la délégation française à l’OSCE, j’observe que le pouvoir azerbaïdjanais invente sans cesse de nouvelles raisons pour différer la signature d’un traité avec l’Artsakh et qu’il constitue de ce fait le seul obstacle au rétablissement de la paix et de la sécurité dans le Sud Caucase » a-t-il affirmé.

Les parlementaires européens mis en cause par Bakou ont fait part de leur indignation. M. Stetina – vice-président de la sous-commission de sécurité et de défense du Parlement européen – a rappelé que « les manœuvres d’intimidation sont une pratique courante de la dictature azérie » et que « ne pas soutenir l’Artsakh signifie accepter la politique ethnique soviétique précédemment mise en place par Staline dans le Caucase ».